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Pergame en son Royaume

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Le Temple de Trajan

C'est en 323 avant J-C, à la mort d'Alexandre le Grand, que commence vraiment la riche histoire de Pergame. C'est en effet dans cette citadelle inexpugnable que le diadoque Lysimaque (un de ses lieutenants et héritiers), roi de Thrace et de Macédoine, décide d'entreposer le fabuleux trésor de la conquête qu'il place sous la bonne garde de l'eunuque Philétère.

Les diadoques ne vont pas tarder, comme de bien entendu, à se faire la guerre et Lysimaque meurt sur le champs de bataille en 281, défait par l'armée d'un autre diadoque, Séleucos, roi de Syrie. 

Philétère, gouverneur de Pergame et dans un premier temps vassal de Séleucos, s'empare à son tour du trésor ! C'est lui qui fondera l'Etat pergamien et la dynastie des Attalides. La cité connaît son premier âge d'or au 2e siècle av. J-C et rivalise alors avec Alexandrie et Antioche sur le plan artistique ou Éphèse sur un plan plus commercial.

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Le théatre de l'Asclépéion

En 188 avant J-C, la paix d'Apamée met fin à l'affrontement entre Romains et Séleucides. Attale Ier, roi de Pergame, qui s'est allié opportunément à Rome pour l'occasion, reçoit de cette dernière une grande partie de l'Asie Mineure et son territoire s'étend dès lors de l'Hellespont jusqu'à la Cilicie.

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L'Asie Mineure en 188 av. J-C

C'est un royaume principalement continental, avec au sud un seul port d'importance, Attalia (l'actuelle Antalya), les ports grecs de la Mer Égée gardant jalousement leur indépendance...

Pergame possède un riche terroir (blé, oliviers, vignes, élevage) ainsi qu'une industrie prospère. Outre les parfums, draps et céramiques, c'est surtout la production de parchemins qui va très vite se développer à une échelle industrielle suite à l'interdiction de Ptolémée V (jaloux de la bibliothèque de Pergame) d'exporter ses papyrus nilotes !

Cela fera le bonheur et la renommée de la cité à laquelle on doit d'ailleurs le terme de "parchemin". En effet, le mot dérive de "pergamênế" qui signifie en grec ancien "peau de Pergame" ! 

 

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Grand bâtisseur, Eumène II agrandit la ville, consolide les fortifications, édifie le fameux "Grand Autel" (celui reconstitué au Pergamon Museum de Berlin), le temple d'Athéna, de nombreux gymnases et une magnifique bibliothèque qui, avec ses 200 000 volumes, rivalise avec celle d'Alexandrie.

Pergame, alliée de Rome mais également rivale des cités grecques voisines, arrive cependant à ménager toutes les susceptibilités en devenant l'un des plus importants centres de la culture hellénistique, à l’instar d’Athènes et d'Alexandrie. Elle acquiert des sculptures renommées, protège le sanctuaire de Delphes et offre de nombreux monuments à la ville d'Athènes. Elle attire aussi les sculpteurs, philosophes et autres rhéteurs ; ses artistes dionysiaques en font l'un des principaux foyers de l’art dramatique...

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Le royaume, tombé depuis quelques décennies dans l'escarcelle de l'Empire romain connaît un second âge d'or vers le le 2e siècle après J-C.

Pergame développe alors, à l'image d'Epidaure, son Asclépéion (sanctuaire, centre médical et de cure dédié au dieu Esculape -Asclépios en grec-) qui devient vite très renommé. C'est à Pergame que naît en 130 le célèbre anatomiste Claude Galien, qui y créera une école de médecine et deviendra à la fin de sa vie le médecin privé de nombreux empereurs.

C'est également de cette époque que date le Temple de Sérapis, dédié aux dieux égyptiens, qui deviendra basilique chrétienne (la Basilique rouge) à l'époque byzantine ; c'est d'ailleurs l'une des sept Églises d'Asie citée dans l'Apocalypse. 

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La Basilique rouge

A partir du 3e siècle, Pergame va décliner au profit de Palmyre et sombrera progressivement dans l'oubli.

Conquise par les Arabes en 716, puis par les Byzantin, elle n'est plus alors qu'une simple forteresse dont les Ottomans s'emparent à leur tour en 1306.

 

LA VISITE

Les vestiges de la cité s'étendent sur trois sites bien distincts :

D'abord l'Acropole, perchée au sommet d'une colline rocheuse de plus de 300 mètres de haut et qui surplombe la ville moderne. Ont y découvre nombre de maigres vestiges, comme un hérôon, l'emplacement du sanctuaire de Zeus (le fameux "Grand Autel" du Musée de Pergame à Berlin) ou bien encore celui du Temple d'Athéna ; des vestiges plus conséquents, comme la grande bibliothèque (en cours de restauration), le temple de Demeter ou l'agora ; et d'autres encore plus convaincants, comme les ruines du Temple de Trajan (seul monument de l'acropole construit en marbre blanc), et bien évidemment le grandiose théâtre hellénistique, l'un des plus grands et le plus abrupt de toute l’Antiquité, dont les 78 gradins semblent comme accrochés au flanc de la montagne ! Pourvu d'une scène mobile en bois, il pouvait contenir jusqu'à 10 000 personnes. 

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Le théâtre de Pergame

 

A moins de trois kilomètres de l'Acropole se trouve l'Asclépiéion, un sanctuaire de guérison et de cure dédié à Asclépios, le dieu de la médecine. Des bains thermaux, des massages et des tisanes étaient prescrits aux malades ; ces derniers pouvaient aussi passer la nuit dans le temple de Télesphore (au milieu des serpents qui avaient droit de cité) et raconter au prêtre le lendemain le contenu de leurs rêves.

Toutes les magies, les religions, les onguents miraculeux et les offrandes votives se retrouvaient à l'asclépéion où l'on traitait également les troubles mentaux. Enfin, des dizaines d'animaux y étaient sacrifiés chaque jour par des malades qui espéraient ainsi recouvrer la santé...

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L'Asclépéion

Le sanctuaire, doté d'un gymnase, d'une bibliothèque et d'un grand théâtre était aussi fréquenté, outre par les médecins, par les philosophes et les poètes... 

L'école médicale de Pergame devient très célèbre au IIe siècle après J-C surtout grâce à Galien qui avait fait des recherches sur le fonctionnement du système circulatoire et nerveux et dont l'oeuvre est fondamentale pour l'histoire de la médecine. C'est en 162 qu'il part à Rome où il devient le médecin personnel de Marc Aurèle. 

 

800px-Red_Basilica_plan.svg.jpgEntre L'Acropole et l'Asclépeion s'étendait la ville basse.

La ville moderne n'a laissée malheureusement que peu de place aux vestiges antiques, si ce n'est l'impressionnante "Basilique rouge", un ancien temple dédié à Sérapis et à d'autres dieux égyptiens (probablement aussi au culte impérial) puis reconvertie en église à l'époque byzantine.

Deux "ponts-tunnels" de deux cents mètres de long qui passent encore aujourd'hui sous l'ancienne esplanade faisait de ce complexe l'un des plus grands projets architecturaux romain en Asie Mineure.

 

Capture.JPGCette ville basse, où subsistent quelques quartiers traditionnels et d'anciens ponts ottomans, offre une autre et bien étrange particularité : trois étonnants tumuli (dont 2 de plus de 150 mètres de diamètre !) qui ont traversés les siècles et qui se retrouvent aujourd'hui en plein cœur de la cité !

Datant selon toute vraisemblance de la période romaine, ils sont probablement  venu recouvrir des tombes ou des lieux de cultes antérieurs dédiés à des héros mythologiques, des nobles, des guerriers ou des rois !

L'album Photo se trouve ICI

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