Le sarcophage où auraient reposé le corps du saint avant la translation de ses reliques
à Bari est aujourd'hui protégé par une plaque en plexiglas
Derrière tous les Baba Nöel (comme on dit ici, en Turquie), Santa Claus, Sinterklaas, Kleeschen, Nikolaus et autre Nicholas se cache à l'origine un seul et unique homme : Nicolas de Myre !
Devenu depuis Saint patron (entre autres) des enfants, des mariniers, des avocats, des prisonniers, des marchands, des célibataires (!), de Fribourg, de la Lorraine et de la Russie, ses reliques attirent depuis des siècles les pèlerins du monde entier, ici à Myre, puis à Bari en Italie ou encore à Saint-Nicolas-de-Port, dans l'est de la France...
C'est aujourd'hui par bus entiers en provenance d'Antalya (à 150km) que les touristes Russes se pressent dès l'ouverture du site, ce qui fait que la visite manque parfois malheureusement d'un peu de sérénité :)
Nicolas naît à Patare (Patara, voir le post précédent) en Lycie, aux alentours de 270, au sein d'une riche famille chrétienne. Ses parents, d'origine grecque meurent, selon la tradition, lors d'une épidémie de peste. Très religieux, il est ordonné prêtre par son oncle Nicolas, évêque de Myre, auquel il succédera autour de l'an 300.
Au cours de la persécution des chrétiens en 310 par Dioclétien, Nicolas sera capturé et torturé ; une fois libéré, il mènera une vie de charité et de piété, (bien entendu ponctuée par des dizaines de miracles...), distribuant sans compter la richesse dont il avait hérité.
C'est l'habitude qu'il avait de pourvoir anonymement à la dot des jeunes filles pauvres (en introduisant discrètement des cadeaux dans leurs maisons), qui sera en grande partie à l'origine de la légende de Saint-Nicolas, puis du Père Noël.
La Saint-Nicolas, est fêtée depuis le 10e siècle dans de très nombreux pays (essentiellement au nord et à l'est de l'Europe) le 6 ou le 19 décembre, selon qu'ils sont d'obédience catholique, protestante ou bien encore orthodoxe.
Saint-Nicolas meurt à Myre en 345.
Pendant plus de sept cents ans, ses reliques feront l'objet de pèlerinages, mais ces dernières restant constamment menacées par les raids des Sarrasins, plusieurs villes marchandes italiennes (dont Nicolas est le saint-patron), décident de les rapatrier de force en terre chrétienne et surtout plus sûre : ce sont des marins de Bari qui, en 1087, voleront et ramèneront les ossements (supposées) du Saint qui trouveront très vite place dans la Basilica di San Nicola de Bari, construite pour l'occasion entre 1089 et 1197.
La première église Saint-Nicolas (appelée par les Turcs Noel baba kilisesi -l'église du père Noël !-) fut construite à Myre au 6e siècle. L'édifice de style byzantin que nous découvrons aujourd'hui fut en grande partie édifié deux siècles plus tard.
C'est un ancien sarcophage grec qui fut réutilisé pour recevoir les ossements du saint, reliques qui reposeraient aujourd'hui dans la basilique de Bari...
Myre (aujourd'hui Demre), c'est également une somptueuse nécropole lycienne ciselée dans la montagne autour du 5e siècle av. J.C, ou bien encore les vestiges d'un très beau théâtre romain.
Enfin, même si les ruines d'Andriake, l'antique port de Myre, restent plutôt modestes, il serait vraiment dommage de ne pas y accoster un instant...