Le Trône Œcuménique de Constantinople est le premier siège ecclésial de l’Église Orthodoxe ; son histoire remonte à l'heure des toutes premières communautés chrétiennes.
Selon la tradition, Saint-André, l'apôtre qui prêchait l'évangile dans cette partie de l'Asie Mineure, fonda en l'an 36 une église sur les rivages du Bosphore, dans une ville qui s’appelait alors Byzance...
L'actuel patriarche, Bartholomée Ier, serait donc ainsi le 270e successeur de Saint-André.
Aucun risque que je vous fasse un cours magistral sur l'histoire des églises orthodoxes et la place spéciale qu'y tient le "patriarcat œcuménique" même si, pour faire court, cela signifie que Bartholomée Ier a comme une certaine autorité morale sur plus de 300 millions d'orthodoxes à travers le monde !
Les ramifications de l'orthodoxie sont en effet extrêmement complexes, avec ses quatorze églises dites "autocéphales", plus la vingtaine d'autres, autonomes celles-ci (mais dépendant généralement de l'une des quatorze premières), ainsi que d'une pléthore d'églises indépendantes, toutes avec leur métropolite, archevêque ou patriarche désigné !
Et je ne vous parle même pas de l'Eglise Copte orthodoxe (et de ses quinze millions de fidèles, majoritairement Égyptiens et Éthiopiens), qui se trouve ,elle, en-dehors de cette présente "communauté"...
L'église Saint-Georges est située dans l’enceinte du patriarcat. Sa façade, qui sert d'entrée, ne présente pas d’intérêt particulier contrairement à l’arrière du bâtiment qui contraste avec son revêtement en pierre et ses formes arrondies... et byzantines.
Le bâtiment a été maintes fois réhabilité depuis la renaissance, la dernière reconstruction faisant suite à l'incendie de 1720 ! De nombreux vestiges sont malgré tout parvenus à traverser les siècles (et les différents sièges du patriarcat depuis l'an 32), dont le magnifique "trône" en noyer de quatre mètres de haut, marqueté d'ivoire et décoré de perles, qui date du 5e siècle ; ou bien encore ces six reliques (de trois "éminents archevêques" et de trois "femmes remarquables"), ainsi que dans l'aile gauche, les trois somptueuses icônes réalisées avec de minuscules éclats de mosaïque.
L'iconostase surchargée de dorures, qui sépare la nef des absides, fut réalisée au 18e siècle dans un mélange de style byzantin, renaissance, baroque, voir même ottoman.
Citons enfin pour finir ce morceau de colonne enchâssé dans le mur méridional de l'église ; colonne sur laquelle le Christ aurait été ligoté et fouetté peu de temps avant sa crucifixion (deux autres portions de cette colonne seraient conservés à Jérusalem)...