Cinquante ans après Soliman le magnifique, c'est au tour de son quatrième successeur, le sultan Ahmet Ier, de prétendre laisser à la postérité "sa" mosquée ; elle sera construite entre 1609 et 1617...
Mais contrairement à son illustre devancier qui fait ériger la "Süleymaniye" avec le butin de ses victoires, Ahmet Ier lui, en peine de succès, puise largement dans le Trésor pour construire la sienne : Il espère de cette façon "apaiser" Dieu, et peut-être ainsi redonner un second souffle à sa "carrière" ; il mourra en 1617, l'année de l’inauguration de la mosquée.
Le sultan décide de faire construire l'édifice à quelques dizaines mètres de la Sainte-Sophie, sur la place qui porte aujourd'hui son nom (Sultanahmet) et au prix de quelques destructions d'anciens palais centenaires...
Pour l’exécution de cette œuvre majeure, l'architecte va s'inspirer de la mythique basilique chrétienne voisine (car Ahmet Ier rêve de surpasser la magnificence byzantine), mais aussi, bien sûr, des précédentes réalisations de son illustre maître Sinan, telle la mosquée de Soliman.
La mosquée Bleue va vite devenir célèbre grâce, en plus de son indéniable élégance, aux tuiles en céramique d'Iznik qui tapissent ses murs (plus de 20 0000 parait-il !).
Même si le camaïeu de bleu domine, le rouge, l'orange et le vert sont eux aussi largement présent dans une véritable explosion de tulipes, de roses, d’œillets et de lys...