La vallée du fleuve Eşen Çayı (Xanthe) nous offre, sur quelques dizaines de kilomètres, un excellent concentré des différents types de cités que les Lyciens édifièrent, d'ailleurs très rarement loin de la côte : d'abord, Tlos et Pinara (voir le post précédent), dominant la plaine depuis leur éperon rocheux, ou la mystique Létôon et l’intrépide Xanthos, tapis au fond de la vallée.
Quant à Patara, c'était avant tout un port maritime florissant...
Xanthos fut une très importante cité, parfois dans la confédération, parfois farouchement indépendante : un héroïsme qui lui fit, à deux reprises préférer la mort de tous ses habitants plutôt que d'accepter la capitulation : d'abord face aux Perses, puis ensuite face à Brutus !
Pour le visiteur, Xanthos est surtout une ville où, chose rare, deux tombes lyciennes, du haut de leur pilier, dominent le théâtre ; ce sont les seules de ce genre que je verrais au cours de mon voyage.
Tout autant perdue au milieu des immenses serres qui couvrent chaque recoin de la vallée, voici donc Létôon, ou devrait-on plutôt dire "Le Létôon", sanctuaire de la déesse Léto, administré par l'ensemble de la confédération.
Le temple de Léto (encadré par ceux d'Artemis et d'Apollon), fut vénéré ici pendant plus de huit siècles ! Le site, aujourd'hui assez modeste, est dominé par le théâtre d'une capacité de cinq mille places qui date du 2e siècle av. J.C.
L'UNESCO à choisi de jumeler Xanthos et Le Létôon, les deux seuls sites lyciens classées au "patrimoine mondial"...
Patara, jadis le plus important port de Lycie, comblé depuis par la vase, est aujourd'hui réduit à l'état de marais, d'où les nombreux moustiques !. La ville était célèbre pour son Oracle d'Apollon qui s'y tenait durant les six mois "d'hiver"(les six autres mois, il fallait se rendre à Délos).
Il demeure aujourd'hui de l'antique cité que quelques monuments qui ont été sauvés des sables, notamment la nécropole contenant des sarcophages lyciens et des tombeaux romains, ainsi que l'arc de triomphe construit en l'an 100 par le "mal nommé" Modestus, un gouverneur romain...
Le théâtre fut construit en 147 après J.C et la colonnade de la rue principale a été, quant à elle, partiellement reconstruite en 2008.
A moins de six cents mètres du théâtre antique s'étire une immense et large plage de sept kilomètres de long, plutôt déserte ; immense et déserte, mais loin d'avoir le charme de celle d'Ölüdeniz :)
Commentaires
Bonjour Pat.
Dans le reportage photo que tu proposes ci-dessus, que représente cette forme que l'on aurait pu croire une "tête" ovale penchée "à la Modigliani", traversée d'ondulations en léger relief avec, me semble-t-il, des ongles acérés reposant sur son socle ?
Richard, il s'agit d'un pied de griffon qui "supporte" les bancs (comme des pieds de chaise). Dans la plupart des théâtres, on les trouve au bout de chaque rangée de gradins, à l'endroit où ces dernier atteignent la scala (l'escalier) qui sépare les travées...
OK.
Merci Pat ...
Dans l'art égyptien, on trouve aussi des pieds de chaises par exemple en forme de pattes de lion.
De sorte que dans notre jargon, il est convenu de nommer semblable élément de mobilier "thériomorphe". (= en forme de bête ou de partie d'animal ...)