"Kaya" signifie pierre en turc, et "köy" village ; Kayaköy est le nouveau nom que l'on donna au village, après celui de Lebessus (l'antique cité lycienne) ou de celui de Livissi au 18e siècle.
C'est une bien étrange impression que de se perdre au milieu des vestiges de ce village fantôme. Je préfère d'ailleurs employer le mot fantôme à celui d'abandonné, car ce qui se cache derrière ces ruines, c'est une histoire tragique et violente qui date d'à peine un siècle ! Toutes les âmes qui habitaient ces lieux en furent chassées dans la douleur !
Pour faire simple, disons qu'au 19e siècle, une importante population grecque-orthodoxe, vivait sur ces terres d'Anatolie, en bonne intelligence avec leurs voisins turco-musulmans. Puis vint l'indépendance grecque, la Première guerre mondiale, l'effondrement de l'Empire Ottoman et puis tout plein de traités pour se départager tous les territoires : les grecs orthodoxes de Livissi se retrouvèrent alors du mauvais côté des nouvelles frontières.
S'ensuivirent des années de guerres entre la Grèce et la Turquie, ainsi que de mortelles exactions de part et d'autre.
Le traité de Lausanne de 1923 acta un prodigieux déplacement de population : un million et demi de Grecs vivant en Turquie continentale partirent en Grèce et trois cent cinquante mille Turcs vivant en Grèce revinrent en Anatolie.
En 1923, Livissi s'était déjà depuis plusieurs années vidée de ses habitants et les nouveaux arrivants ne furent pas intéressés par ce village à flanc de colline, si peu pratique. Un tremblement de terre en 1957 fini par l'achever.
La plage d'Ölüdeniz est tout simplement la plus belle plage de Turquie. Le site est superbe et bien protégé et le village de vacances a su garder une taille raisonnable.
La Vallée des Papillons se trouve à moins de dix kilomètres d'Ölüdeniz. Elle s'enfonce sur une pente vertigineuse coincée entre deux falaises abruptes et s'ouvre sur une magnifique plage d'à peine 300 mètres de long.
Elle doit son nom aux nombreuses espèces de papillons qui y batifolent au printemps et au début de l'été. Il y a cependant peu de courageux qui tentent la descente et la plupart des baigneurs sont débarqués des "gulets" au départ d'Ölüdéniz.