L'actuel palais, bâti en lieu et place des précédents, date du milieu du 19ème siècle.
Les sultans, qui y résidèrent dès 1858, avaient enfin accès au luxe "moderne" qu'il était très compliqué d'aménager dans les bâtiments séculaires et inadaptés de Topkapı.
Pour ce qui est du luxe, les sultans n'ont d'ailleurs pas vraiment lésiné ! Il faut dire que le nouveau palais, qui devenait de facto le cœur de l'Empire ottoman, se devait d'en exprimer la puissance et la richesse.
Avec plus de 500 mètres de façade sur le Bosphore, difficile de le manquer !
Comme dans n'importe quel palais de cette dimension, on est vite dépassé par les chiffres : plus de 350 pièces, salles de réceptions et autres hammams ; sans oublier les 68 cabinets de toilettes, un nombre impressionnant pour l'époque !
Pour relativiser un peu tout cela, il faut préciser qu'aucun sultan n'utilisait tout l'espace : Au gré des successions, de nouvelles surfaces étaient aménagées et d'autres abandonnées...
Il est interdit de faire des photos (même sans flash) à l'intérieur du palais. Les guides officiels (un brin malhonnêtes) vous convient à visiter le site officiel (ICI) en vous affirmant que vous y trouverez de magnifiques photos : c'est raté !
La vrai raison de cette interdiction est plus sûrement d'avoir le loisir de mener au pas de charge les groupes de touristes (les visites sont obligatoirement guidées) et multiplier ainsi les entrées payantes...
Ces quelques photos du Net vous donneront un bref aperçu du décor, que d'aucuns qualifieront de légèrement chargé quand d'autres crieront au mauvais goût. 19e siècle oblige !
Dolmabahçe possède, parait-il, la plus grande collection mondiale de lustres en cristal, et même le plus grand lustre en cristal de Bohême du monde : 4500 kg et 750 ampoules (j'ai pas compté !)
J'ai quant à moi flashé sur l'impressionnant double escalier de "Cristal" et ses balustres en Baccarat, ainsi que sur les cheminées richement décorées du même matériau.
Le plus surprenant dans le palais, à mon avis, est la présence du harem. Autant il semblait à sa place à Topkapı, autant d'en trouver un, couvrant près du tiers de ce palais de style "Napoléon III" (donc subjectivement très occidentalisé), parait un brin saugrenu !
Cette "tradition" perdurera pourtant jusqu'au tournant du 20ème siècle et le harem ne sera définitivement supprimé qu'en 1909 : plus de 300 femmes y vivaient alors encore...
Dolmabahçe fut également la résidence d'été de Mustapha Kemal Atatürk, fondateur et premier président de la République turque. C'est d'ailleurs dans ce lit qu'il s'éteignit au matin du 10 novembre 1938 à 9h05 précise, heure à laquelle ont été arrêtées toutes les pendule du palais.
C'est également l'heure où, quand chaque année les sirènes d’Istanbul rappellent (à la minute exacte) cet anniversaire, que tous les habitants, qu'ils soient au travail, chez eux ou dans la rue, se figent dans une impressionnante minute de silence...
Commentaires
Et les photos qui eussent été possibles grâce à ton "ICI", n'aboutissent nulle part : la page est annoncée "inaccessible" !