Les Derviches Tourneurs doivent leur nom à ces prières dansantes consistant à tourner sur soi-même jusqu'à atteindre un état de transe. Accompagnée de chants et de musique, cette danse a pour objectif d'élever la spiritualité de l'être humain jusqu'à la perfection.
C'est au 13e siècle que Djalâl ad-Dîn Rûmî fonde à Konya "l'ordre" (ou la "voie") Mevlevi. Ce poète d’origine afghane et de langue farsi n'adhère alors pas totalement à la religion musulmane qu'il juge par trop figé et décide de rejoindre la branche ésotérique et mystique de l'Islam, le soufisme.
Véritable explorateur de la conscience humaine, celui que l'on nomme Mawlānā (notre maître, souvent écrit Mevlana), établit une approche psycho-corporelle dans le but d'atteindre un état de transe : la danse Mevlana. Son nom restera intimement lié à l'ordre des « derviches tourneurs » ou mevlevi, même si c’est l’un de ses deux fils, Baha al-Din Muhammad-i Walad, qui fondera l’ordre afin de propager l’enseignement de son père.
"Derviche" signifie au départ « mendiant ». Et, en effet, à l'instar des moines des ordres mendiants chrétiens, les derviches suivaient une voie ascétique, vivant dans des conditions d'austérité et de grande pauvreté.
Le Semâzen Derviche (le danseur-prieur) porte un bonnet de feutre en poil de chameau et une longue robe blanche. Plus il tourne, plus ses bras s'élèvent vers le haut ; sa main droite est orientée vers le ciel afin d'accueillir les dons divins et sa main gauche, toujours tournée vers le sol, sert de lien entre Dieu et le peuple.
La cérémonie dure environ une heure, durant laquelle les Semâzen passeront quatre fois devant le maître avant d’entamer leur danse tourbillonnante. Cette dernière s’achève toujours par une prière adressée aux âmes et aux prophètes.
Enfin, pour finir, quelques clichés des derviches que j’ai eu l’occasion de voir au Caire en 2006 à la Wekalet El-Ghouri.
Effectivement, on n’est pas tout à fait dans le même trip !