Au premier plan : les vestiges du "château" construit par l'Ambassadeur Britannique à partir de 1857
A lire ma note d'hier sur les Iles des Princes, on imagine un archipel préservé, ou il fait bon flâner à vélo sur les chemins qui surplombent les criques ou bien encore découvrir à Adalar de merveilleuses villas en bois d'inspiration victorienne.
Un hymne bucolique à la préservation de la nature...
Mais ici, à Istanbul, chaque médaille à son revers ; en ce qui concerne l'Archipel des Princes, elle à pour nom Yassiada.
Pratiquement inhabitée au long des siècles (un ambassadeur britannique l'avait achetée en 1857 pour y construire sa résidence !), l'île de Yassiada tombe ensuite dans l'escarcelle de l’état qui, en 1947 la rétrocède au ministère de la marine pour y construire plusieurs bâtiments scolaires.
On réentend parler de Yassiada après le coup d'état militaire de 1960. C'est là qu'a lieu le procès des membres du Parti Démocrate. Parmi les accusés, le Premier ministre, les ministres des Affaires étrangères et celui des Finances seront condamnés à mort, avant d'être exécutés l'année suivante sur l'île-prison d'Imralı, à 50 km de là.
L'île, que conserve la marine jusqu’en 1978, tombe alors lentement en léthargie et devient avant tout un bon spot pour les fans de pêche sous-marine.
2014
Au début des années 2010, au nombre des projets que souhaite lancer Erdogan, il y a celui de transformer le petit rocher de 500 mètres de long en "Ile de la Démocratie".
2016
Lancé en 2013, il prévoit notamment la construction d'un hôtel, de bungalows, d'un café, d'un restaurant, d'un héliport et de salles de conférence. Il se heurte bien vite à l'opposition des défenseurs de la nature, à qui le ministre de l'environnement de l'époque déclare benoitement qu' «un petit quelque chose comme un hôtel-boutique pourrait être construit pour les gens qui voudraient y passer la nuit».
Les images de Google Earth semble montrer qu'au contraire le projet va bon train ; sans transparence aucune, bien entendu...
2017